Ce recueil intitulé Autant en survole le temps montre en libre versification la dualité de toutes choses en ce monde dans ses aspects physique, psychologique et spirituel et donne à chacun du grain à moudre dans l’univers métaphysique qui lui est propre.
Ici, je qualifie mes écrits d’un genre que j’ai moi-même baptisé « poésie de boulevard », avant tout parce qu’ils sont contemporains, sous la forme de nombreux versets qui se veulent compréhensibles par tous les publics malgré quelques allusions, métaphores ou blancs faciles à deviner. Je n’échappe pas à la règle syntaxique qui fait de l’écriture poétique en rimes une réduction qui consiste à prendre un évènement, une personne, un lieu et à le rétrécir à souhait.
Une révolution est en marche – par petites touches, la vision du monde matérialiste moderniste s’effondre –, ce siècle semble être celui qui la fera aboutir. Nous avons désespérément besoin d’une vision plus large et plus riche de ce qui est, et de ce que nous sommes si nous voulons nous comprendre nous-mêmes, comprendre les autres et comprendre aussi notre planète vivante avec le respect, l’attention et l’appréciation qu’elle mérite à juste titre.
Ces poésies ne sont pas spécialement romantiques ni lyriques, épiques, ou politiques mais intellectuellement engagées au niveau sociétal, sachant que chaque individu, même le plus silencieux, contribue à l’évolution de la pensée collective. Elles visent à mettre en relief les faiblesses des comportements et les qualités de la vie humaine, sous toutes ses formes, à la manière de ce que faisaient, dans les années 1950, les chansonniers.
Mais peut-on parler ici d’une écriture chansonnière ? Il y en a eu une à l’époque où les chansonniers écrivaient en vers. Il y avait alors de très belles plumes, comme Jacques Grello, Robert Rocca, Maurice Horgues, Anne-Marie Carrière… Leur écriture était tendancieuse, révélatrice des problèmes de l’époque et son terreau était celui de la politique et de ses dirigeants lorsqu’elle s’installa sur la scène des théâtres et des cabarets.
Ma poésie de boulevard se réfère plutôt aux théâtres de boulevard où chaque tête d’affiche traite de la façon la plus vaste possible un thème sous forme de comédie ou de mélodrame, sans jamais porter atteinte personnellement à qui que ce soit. Cette poésie s’immisce dans des sujets plus généraux aussi bien individuels que collectifs qui – en cette période du XXIe siècle – encombrent l’esprit. Elle n’est ni juge ni partie, laissant libre cours aux pensées du lecteur. Les travers de notre société – résultat du hit-parade des travers de l’humain – sont une source inépuisable d’inspiration pour la poésie urbaine orale.
Le titre de ce recueil, Autant en survole le temps, est dans mon imagination le nom d’un boulevard réunissant pour chaque sous-titre un nom du théâtre où se joue en rimes un contenu librement versifié portant le même nom. Le nombre d’affiches peut être augmenté à souhait selon l’inspiration de l’auteur en relation avec le nom du boulevard. La notion de boulevard évoque à la fois une densité piétonnière et une étendue que j’associe respectivement au poids de mes écrits et à la longueur de mes dissertations les plus exhaustives possible. Bien que libre, chaque ligne s’est astreinte à ne pas dépasser les 16 pieds (syllabes) composés en paragraphes de 8 lignes (huitains ou doubles quatrains selon la ponctuation).
Le promeneur qui entrera dans l’un de ces théâtres y trouvera une ou plusieurs réponses aux questions qu’il ne se posait pas et, à défaut, il pourra quitter la lecture qui lui déplairait pour en choisir une autre.
Voici quelques exemples tirés de la table des matières :
La vertu et ses vices
Les interférences dans le couple
Les péripéties du bonheur
Solitaire et solitude
Le verbe aimer
Liberté et illusion
La forme et le fond
L'espace, le temps, les pensées
…
(24 textes au total)
Autant en survole le temps n’est pas une ode au temps qui passe, un hymne à la nostalgie, un refrain que c’était mieux avant ! Non, le temps emporte tout, mais ceux qui le mémorisent ou l’étudient savent le faire ressurgir d’une autre manière, avec des mots nouveaux et sous un autre éclairage. Ceux qui connaissent les grands classiques y trouveront une sorte de déjà-entendu, mais ressurgissant différemment au travers de mes textes et de ceux de quelques écrivains contemporains auxquels je m’associe. Certains épiphénomènes se dissipent avec le temps, puis reviennent sous une autre forme, ne réveillant la mémoire que de ceux que l’on appelle volontiers « les réactionnaires » et plus savamment « les complotistes » lorsqu’ils s’attaquent à l’actuelle grande hiérarchie qui mène notre monde. Ces complotistes n’ont pas hésité à se décréter « lanceurs d’alertes » pour se classifier autrement dans l’esprit de leurs adeptes. Ainsi les mots changent pour décrire les mêmes choses avec des connotations différentes, tandis que seules les sciences et leurs technologies progressent réellement sans le moindre retour en arrière. Ainsi voit-on croître le nombre de « G » que subissent avec succès les pilotes de Top Gun, et de celles et ceux qui veulent un « G » de plus pour leur téléphone mobile…
Avec la poésie de boulevard, j’invite le lecteur à devenir un observateur clairvoyant de tout ce qui se passe en lui et autour de lui, à développer quelques points de vue essentiels, à savoir où aller sans se fourvoyer, à percevoir son quotidien autrement que par le métro, boulot, dodo et, tant qu’à faire, à lever la tête et à regarder l’univers. Notre société est le fruit des pensées de tous les vivants qui la composent, comme le sont les cellules du corps de chacun. Les cellules rendues joyeuses par des pensées positives bonifient le corps qui les abrite.
Par leurs écrits les poètes semblent mettre en avant un côté prophétique alors qu’en fait ils font l’expérience d’un autre plan de conscience qui, loin d’être une inspiration céleste, n’est autre qu’un regard exacerbé sur le monde qui les entoure ; là où ils sont et à chaque instant de leur vie. Il sont dotés d’une sensibilité à tout ce qui contribue à la créativité de leur propre monde et d’une vision sur l'extérieur qui leur permet de bien distinguer ce qui provient de la syntropie, la néguentropie et l’entropie lorsqu'elles s'affichent bon gré malgré dans les communications entre les interlocuteurs ou qu'elles sont propagées par les écrits ou les discours d'annonceurs parfois trop ou souvent pas assez scrupuleux. Les poètes connaissent les évangiles et savent qu'il n'y a pas moins de vingt cinq versets bibliques sur les faux prophètes.
Ci-après quelques citations qui m’inspirent dans mon propos pour ce que je consens de nommer : « Poésie de Boulevard »
“Comme le théâtre est fait pour être joué, la poésie est avant tout faite pour être dite.”
Raymond Queneau (1903-1976)
“La poésie mène au théâtre quand elle cesse d'être lyrique.”
Giuseppe Conte (Né en 1945, poète et écrivain italien)
“Le théâtre c'est la poésie qui sort du livre pour descendre dans la rue.”
Federico Garcìa Lorca (Poète espagnol 1898-1936)
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* Poésies de Boulevard et Autant En Survole Le Temps sont des appellations déposées qui font partie des droits d'auteur ; elles ne peuvent être utilisées par autrui pour intituler d'autres œuvres littéraires. Leur usage frauduleux sera passible de poursuites judiciaires. Leur citation est possible dans les œuvres ou dans divers textes autres que ceux de l'auteur dès l'instant où sa source est correctement identifiée
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